CONSIDÉRATIONS SUR LA SITUATION POST-ÉLECTORALE IVOIRIENNE DANS SA FINALITÉ

Publié le par Sétoc

      Avec le refus des négociations, et l'engagement militaire d'une rare violence, lancé par le camp Ouattara pour la conquête du pouvoir, on peut déjà dire adieu au vieil adage typiquement ivoirien: "asseyons-nous et discutons". S'il vient à s'installer, ce régime sera l'un des rares (si ce n'est pas le seul) à avoir eu sa légitimité exclusivement de l'extérieur (il faut entendre ici la pseudo Communauté internationale, la France, les États-Unis, et les pays africains qu'ils ont pour complices).

 

     Après une confirmation de l'Onuci à propos du désarmement des rebelles, dans les heures qui ont précédé les élections présidentielles en Côte D'ivoire, on s'étonne de voir que trois mois plus tard ces individus lancent une offensive grandiose avec un arsenal militaire sans aucun précédent dans leur sombre histoire de neuf années. En effet, pour ceux qui sont présents dans les villes où ces rebelles sont arrivés, ont peut distinguer des voitures pick-up neuves, surmontées, chez certaines, d'armes lourdes toutes aussi neuves. Ce qui surprend, c'est le fait que cette rébellion aie eu le temps de se réarmer depuis plusieurs mois, au vu et au su de l'Onuci, ainsi que de la Communauté internationale, sans qu'il n'y ait eu un seul cri de la part des uns et des autres. Tandis que de l'autre côté, on accuse à tort Laurent Gbagbo d'avoir acheté des hélicoptères d'attaque avec la Biélorussie. La justice, et l'impartialité ont perdu leur place dans cette crise post-électorale de quelque côté qu'on se trouve; vraisemblablement, des pays se sont liguer pour donner une supériorité diplomatique et militaire à Alassane Ouattara afin de l'installer au détriment de l'appel à la négociation lancé par Laurent Gbagbo.

 

     On comprend avec difficulté comment un candidat qui dit jusqu'au bout qu'il réclame la "vérité des urnes" peut être traité avec une telle barbarie de la part de pays démocrates (?) par excellence. Dans un pays où 83% de l'électorat se trouve dans les régions du sud dans lesquelles Laurent Gbagbo recueille 53% du suffrage,on comprend aussi difficilement quelle portion du suffrage de 17% restant au nord peut inverser le résultat définitif à 46% pour Laurent Gbagbo, et 54% pour l'autre. Il faut bien se mettre à l'évidence et comprendre pourquoi jusqu'au bout Gbagbo refuse de reconnaître la victoire de son adversaire, et propose un recomptage de voix. Et le refus d'une telle proposition est le refus de la démocratie.

 

     Ce qu'il faut retenir de cet épisode de l'histoire de la Côte D'ivoire, c'est la raison de la conspiration internationale sur la vérité historique. Alors qu'il appelle à la négociation, au calme, à une mission d'évaluation sérieusement constituée, et non influencée, la France édifie des plans avec Ouattara, qui doivent porter ce dernier au pouvoir au mépris des appels au dialogue lancé par le Pape Benoît XVI, par l'Union africaine. C'est justement dans cette période qu'ils lancent l'offensive armée pour la conquête d'Abidjan. Le refus de négocier et la mise en œuvre de moyens diplomatiques pour fragiliser les structures politiques internationales chargées de régler cette crise pacifiquement, met a nu le grossier mensonge du camp Alassane Ouattara en ce qui concerne sa victoire à l'élection présidentielle de 2010. Ayant appelé toutes les puissances mondiales, les grands pôles d'intégration comme l'Union européenne, la Ligue arabe, l'Union africaine, etc, Laurent Gbagbo a toujours été mis en inconsidération par des présidents comme Barack Obama, Nicolas Sarkozy, parce qu'il demandait une commission non influençable d'évaluation. Ce comportement des gouvernements des puissances occidentales est d'autant plus surprenant que la demande de Gbagbo de recompter les voix est une action politique qui a déjà été autorisée aux États-Unis devant cette même Organisation des nations unies, sans qu'il n'y ait eu refus ou approbation de quelque État qui soit. C'est bien normal au regard du principe onusien de non ingérence des États dans les affaires intérieures d'autres États, et anormal quand il s'agit d'un pays comme la Côte D'ivoire.

 

     La triste conclusion de cette offensive c'est ce qu'avait annoncé le porte-parole Ahoua Don Mello: "vous n'avez pas le monopole de la violence". En bute à la farouche résistance de la Garde républicaine, les rebelles désorganisés et affaiblis, au bout de leur effort, sur le point de leur échec militaire, demandent par la bouche de Ouatarra l'aide de la puissance colonialiste française qui, après bombardements, capture, livre un président contre qui aucun mandat d'arrêt officiel n'avait été lancé.

 

     Quel que soit l'avenir politique du président Gbagbo, la vérité historique dont on a parlé plus haut, s'emparera des conclusions des livres d'histoire. Toutefois, ce qu'il y a de remarquable c'est la prise du pouvoir par cet homme                ( Alassane Ouatarra) qui a été le seul a toujours être en opposition avec les plus hautes juridictions de l'État de Côte D'ivoire, et qui s'annonce comme un interlocuteur tangible pour la France. L'avenir nous en dira davantage, mais il faut déjà déplorer le départ prématuré de L. Gbagbo qui aurait (s'il restait au pouvoir) entamé l'horizon nouveau du développement économique et souverain du pays après cinquante années de pseudo indépendance.

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